Bien
En économie, un bien est une chose rare ou produite par l'homme qui sert à répondre à un besoin. Les biens économiques s'opposent en ce sens aux biens libres, que l'on trouve gratuitement et en abondance (comme le soleil, l'air, l'eau dans certaines régions).
On peut faire plusieurs différenciations entre les biens :
• biens économiques / biens libres
• biens matériels / services
• biens de consommation / biens de production
• biens durables (ou biens d'équipement) / biens non durables
Le terme bien utilisé seul en économie désigne presque toujours un bien matériel (on utilise d'ailleurs souvent l'idée de biens et services marchands). Ces biens matériels sont palpables, et l'on peut les posséder et les stocker.
Besoin
Les besoins sont le fruit de l'interaction entre l'individu et l'environnement. Il existe trois grands types de besoins : les besoins secondaires, les besoins primaires et le besoin fondamental.
• Les besoins secondaires concernent ce qu'il est courant d'appeller les « besoins accessoires » c'est-à-dire les besoins qui ne sont pas vitaux. Parmi eux, le besoin de mobilité, de se vêtir, de rencontrer du monde.
• Les Besoins primaires sont les besoins vitaux, notamment les besoins alimentaires et sexuels (pour perpétuer l'espèce).
• Le besoin fondamental est le besoin d'exister et correspond aux questions existentielles (le fameux « to be or not to be »).
Le besoin secondaire naît de la vie en société (exemple : besoin de suivre la mode), c'est pour cela qu'on l'appelle aussi « besoin social » ou « besoin psychologique ».
On parle aussi de besoin primaire (indispensable à la survie), de besoin secondaire (utile mais pas indispensable) et de besoin tertiaire (superflu), les besoins humains sont illimités car essentiellement liés à la société. Les ressources sont limitées d'où la necessité pour l'homme de transformer la nature pour satisfaire ses besoins et gérer la rareté. L’économie est donc l'étude du travail humain pour satisfaire ses besoins (production, répartition, consommation).
Service
Un service est une action effectuée par une entité, (personne physique ou morale, entreprise, machine, programme) pour le bien d'une autre, avec ou sans contrepartie. On dit rendre un service. Le terme service à donc un très large champ d'application.
En économie, un service, appelé aussi bien immatériel est un bien dont la production et la consommation sont réalisées simultanément ; il ne consiste pas en une création mais en une transformation.
En ce sens, un coiffeur ne produit pas un bien mais un service.
Biens et services marchands
Les biens et services marchands sont tous les produits, c’est-à-dire l'ensemble des biens matériels et biens immatériels qui sont destinés à être vendus sur un marché. On les oppose aux services non marchands fournis par les administrations publiques
l'offre et de la demande
En microéconomie, la confrontation de l'offre et de la demande décrit, explique, et prédit le prix et la quantité des biens vendus sur les marché concurrentiels. Il s'agit d'un des plus fondamentaux modèles économiques, utilisé comme point de départ pour toute une série de modèles et théories économiques.
L'offre et sa variation
L'offre est la quantité d’un certain produit offert par les vendeurs pour un prix donné
L'offre tend à augmenter quand le prix monte, jusqu'au moment où cette augmentation de l'offre stabilise, voire fait baisser les prix.
La demande et sa variation
La demande est la quantité d’un certain produit demandée par les consommateurs ou acheteurs pour un prix donné.
La demande tend à augmenter quand le prix baisse, jusqu'au moment où cette augmentation de la demande stabilise, voire fait monter les prix.
• La demande est dite élastique par rapport au prix si une variation du prix d’1% entraîne une variation relative supérieure de la quantité demandée (toutes choses égales par ailleurs):
• la demande est dite inélastique si une variation du prix d’1% entraîne une variation relative moindre de la quantité demandée.
La théorie de l'offre et de la demande
En général, la théorie veut que lorsqu'un bien est vendu sur le marché à un prix pour lequel les consommateurs demandent plus de biens que les entreprises peuvent en offrir, alors le prix du bien tend à augmenter. Inversement, le prix va tendre à diminuer quand la quantité offerte excède la quantité demandée. Le mécanisme d'ajustement du prix et de la quantité conduit le marché à atteindre un point d'équilibre.
Ce point de stabilité théorique est défini comme celui où les producteurs sont prêts à vendre la même quantité de biens que les consommateurs veulent acheter.
La théorie de l'offre et de la demande est importante dans le fonctionnement des économies de marché car elle explique le mécanisme par lequel les décisions d'allocation des ressources se font.
Les recherches en matière notamment d'économie comportementale ont toutefois montré des phénomènes perturbants dans la réaction aux prix de l'offre et de la demande.
Histoire de l'offre et de la demande
Les tentatives de déterminer comme l'offre et la demande interagissent ont commencé avec la Richesse des Nations d'Adam Smith publié en 1776. Dans ce livre, il fait l'hypothèse que le prix de l'offre est fixe, mais que la demande va augmenter ou diminuer selon que le prix diminue ou augmente. David Ricardo en 1817 publie Des principes de l'économie politique et de l'impôt dans lequel l'idée d'un modèle économique est pour la première fois proposée. Il explique de façon plus rigoureuse les hypothèses utilisées pour démontrer la loi de l'offre et de la demande.
Durant le 19ème siècle l'école de pensée marginaliste voit le jour avec les travaux de Stanley Jevons, Carl Menger, et Léon Walras. L'idée principale est que le prix est déterminé par le prix le plus élevé, le prix à la marge. C'est une importante amélioration par rapport aux idées d'Adam Smith à propos de la détermination des prix d'offre.
Finalement, la plupart des bases de la théorie moderne de l'offre et de la demande ont été finalisées par Alfred Marshall et Léon Walras qui ont combiné les idées de détermination de l'offre et les idées à propos de la détermination de la demande afin de chercher un point d'équilibre.
Depuis la fin du XIXe siècle, la théorie de l'offre et de la demande a peu évolué. La plupart des travaux ont conduit à examiner les cas particuliers du modèle (oligarchie, coût de transaction, non-rationnalité).
Domaine de validité
La loi de l'offre et de la demande n'a de sens que lorsqu'on parle homo œconomicus, c’est-à-dire uniquement en considérant les acteurs comme rationnels et ayant pour seule et unique source d'information le prix du bien qu'il négocie.
Invalidation
Par ailleurs :
• Gérard Debreu (nécessité du crieur de prix),
• Sonnerschein (l'équilibre n'et pas forcément atteint et s'il l'est, il est instable),
• Richard G. Lipsey et Lancaster (la concurrence est un tout absolu),
• Nash (l'équilibre n'est pas optimal),
ont montré que cette loi n'en est pas une : l'offre et la demande seules sont incapables de fixer un prix.
Prix
Le prix est le montant monétaire échangé contre un bien ou un service lors d'un achat ou d'une vente.
En microéconomie, le prix est un concept central.
Formation du prix
• Dans le système libéral, les prix sont censés résulter de la libre confrontation de l'offre et de la demande sur le marché.
• Dans le système collectif, les prix sont fixés autoritairement.
• Dans certaines situations (comme dans une économie de guerre), ou dans certains systèmes interventionistes, les autorités recourent au contrôle des prix, ou du moins de certains prix pratiqués sur le marché.
Politique de prix
• Les prix psychologiques ou psychosociologiques sont des prix avec un impact psychologique (ex: 19,99 €).
• Le prix d'acceptabilité est un prix unanimement acceptable par le consommateur. Il est généralement estimé après une enquête.
Utilité
Utilité décrit le fait de servir à quelque chose, d'être utilisable, tout simplement utile.
• On parle d'utilité publique, lorsque la réalisation d'un ouvrage (route, pont, usine) ou autre est déclaré ainsi, à la suite d'une enquète, aux résultats favorables, auprès des citoyens concernés.
En économie, l'utilité est une mesure du bien-être ou de la satisfaction obtenue par la consommation d'un bien ou d'un service.
Le concept est utilisé dans les fonctions d'utilité, fonctions d'utilité sociale, optimum au sens de Pareto, boîtes d'Edgeworth. C'est un concept central de l'économie du bien-être.
La doctrine de l'utilitarisme voit la maximisation de l'utilité comme un critère moral de l'organisation de la société. Pour Jeremy Bentham (1748-1832) et John Stuart Mill (1806-1876), la société doit chercher à maximiser l'utilité totale des individus, cherchant 'le plus grand bonheur possible du plus grand nombre'(the greatest happiness for the greatest number).
La théorie de l'utilité fait l'hypothèse que l'humanité est rationnelle, c'est-à-dire que les individus maximisent leur utilité.
Utilité cardinale et ordinale
Les économistes ont élaborés deux mesures de l'utilité : l'utilité cardinale et l'utilité ordinale.
L'utilité est originellement vue comme une quantité mesurable, ce qui a pour conséquence qu'il est possible de mesurer une utilité pour chaque individu de la société et de sommer ces utilités afin d'obtenir une utilité totale. Le but de la société sera alors de maximiser l'utilité totale de la société, ou de façon équivalente l'utilité moyenne de chaque individu. Cette conception de l'utilité comme une quantité mesurable pouvant être agrégée entre les individus est appelée 'l'utilité cardinale'.
Quantitativement l'utilité cardinale mesure la préférence d'un individu envers certains biens. Les valeurs assignées à chaque bien et service peuvent être comparées. Une utilité de 100 unités pour un verre de vodka est deux fois plus désirée qu'une tasse de café qui a une utilité de 50 unités.
Le concept d'utilité cardinale souffre de l'absence de mesure objective de l'utilité lors de la comparaison des utilités entre individus.
Pour cette raison, l'économie néoclassique a abandonné l'utilité pour une analyse fondée sur les préférences.
Cela a conduit au développement d'outils telle la courbe d'indifférence pour expliquer le comportement économique.
Selon cette analyse, un individu préfère un choix à un autre. Seul l'ordre est important. Une utilité de 100 pour une glace n'est pas deux fois plus désirée qu'une utilité de 50 pour un bonbon. Tout ce qu'on peut en déduire c'est que la glace est préférée au bonbon.
Il est néanmoins possible, pour un ensemble de préférences données, de trouver une fonction d'utilité qui expliquera ces préférences. Une telle fonction d'utilité prend des valeurs supérieures pour les choix que l'individu préfère. La fonction d'utilité est largement utilisée en économie moderne.
Une fonction d'utilité décrivant les préférences des individus n'est pas unique. Cette approche est connue sous le nom d'utilité ordinale. Il n'est pas possible dans cette approche de comparer les utilités entre individus, ou de trouver une utilité totale de la société comme les utilitaristes l'espéraient.
Optimum de Pareto
Situation dans laquelle, on ne peut pas améliorer le bien-être d’un individu sans détériorer celle d’un autre. L’équilibre général en concurrence parfaite est un optimum de Pareto (c’est la référence à atteindre chez les néoclassiques )
Courbe d'indifférence
Une courbe d'indifférence est l'ensemble des combinaisons de deux biens qui procurent au consommateur un niveau de satisfaction identique.
Définition
En microéconomie, une courbe d'indifférence est un graphique montrant la combinaison de deux biens pour lesquels un agent économique (tel qu'un consommateur ou une entreprise) est indifférent, c'est-à-dire qu'il n'a pas de préférence pour une combinaison plutôt qu'une autre. Les courbes d'indifférences servent à analyser le choix des agents économiques.
Par exemple, si un consommateur est satisfait de la même façon par 1 pomme et 4 bananes, 2 pommes et 2 bananes, ou 5 pommes et 1 banane, alors ces combinaisons seront reliées par la même courbe d'indifférence.
Pour un couple de biens donné, une infinité de courbes d'indifférences peuvent être dessinées. Il est souvent fait l'hypothèse que le consommateur préfère les combinaisons de biens représentant un plus haut niveau de consommation. Le consommateur rationnel va choisir le panier de bien pour lequel il aura la courbe d'indifférence la plus élevée, étant donnée les choix qui s'offrent à lui.
Le concept de courbes d'indifférences a été développé par Vilfredo Pareto et d'autres dans la première partie du 20e siècle. Le recourt à ce concept à permit à l'analyse économique d'utiliser le concept de préférences dans la détermination des choix plutôt que le concept d'utilité qui a le problème de ne pas pouvoir être mesuré de façon objective.
Caractéristiques
Propriétés des courbes d'indifférences
Les courbes d'indifférences ont traditionellement les caractéristiques suivantes:
• les courbes d'indifférences ne se croisent pas. C'est la conséquence de l'hypothèse que les consommateurs préfèrent toujours avoir plus d'un bien que moins.
• Les courbes sont convexes. Cela découle de la l'hypothèse que plus les individus consomment de moins en moins d'un produit, plus ils demanderont de ce bien (cela correpond à la loi de l'utilité marginale décroissante).
Hypothèses
Les trois permières hypothèses sont obligatoires, les autres sont facultatives.
Complétude: les consommateurs connaissent leurs préférences individuelles: ils peuvent choisir entre consommer le couple x ou le couple Y. Ils savent si X est préféré à Y, Y est préféré à X, ou s'ils sont indifférents entre consommer X ou Y.
Transitivité: si un consommateur préfère le couple X au couple Y, et préfère le couple Y au couple Z, alors il préfèrera le couple X au couple Z.
Continuité: cela signifie que vous pouvez choisir de consommer n'importe quelle quantité d'un bien. Par exemple, je peux boire 11 mL de soda, ou 12mL, ou 132mL. Je ne suis pas contraint de boire 2 litres ou rien. Voir les fonctions continues en mathématiques.
Non satiété: c'est l'idée que plus d'un bien est toujours préféré à moins.
Convexité: la valeur marginale qu'un individu retire de chaque bien tombe. Dans un monde à deux biens, si un consommateur a relativement plus d'un bien il sera plus heureux avec un peu moins de ce bien et avec un peu plus de l'autre bien.
Exemple de courbes d'indifférences
Le consommateur préfèrera plutôt être sur CI 3 que sur CI 2, et préfèrera CI 2 à CI 1, mais il peut lui importe où il se trouve sur les courbes d'indifférences. La pente d'une courbe d'indifférence, appelée par les économistes le taux marginal de substitution, montre le taux pour lequel le consommateur voudra bien donner un peu d'un bien en échange de l'autre bien. Pour la plupart des biens, le taux marginal de substitution n'est pas constant, ce qui donne une courbe d'indifférence en forme de courbe. La courbe est convexe à l'origine car le taux marginal de substitution est décroissant.
Si les biens sont parfaitement substituables alors les courbes d'indifférences seront des droites parallèles. Le taux marginal de substition est constant.
Si les biens sont parfaitement complémentaires alors les courbes d'indifférences seront en formes de L. Par exemple, si ue recette de gâteau nécessite 3 cuillère de farine et 1 de sucre. Peut importe quelle quantité supplémenatire de farine vous avez,, vous ne pourrez pas faire de gâteau supplémentaire sans sucre. Un autre exemple de complémentarité parfaite entre produits est la paire de chaussures. Le consommateur n'est pas plus satisfait d'avoir plusieurs chaussures du pied droit s'il n'a qu'une chaussure du pied droit. Les chaussures du pied droit supplémentaires ont une utilité marginale nulle sans la chaussure du pied gauche. Le taux marginal de substitution est soit zéro ou l'infini.
La théorie du consommateur utilise les courbes d'indifférences et la contraintes budgétaire pour élaborer les courbes de demande du consommateur.
Taux marginal de substitution
Le taux marginal de substitution mesure la variation de la quantité consommée d'un bien Y qui est nécessaire, le long d'une courbe d'indifférence, pour compenser une variation infinitésimale de la quantité consommée d'un bien X. Le taux marginal de substitution calcule la façon dont on substitue à la marge un produit par un autre Si le taux marginal de substitution reste identique, les biens sont parfaitement substituables (edemple simplifié du pétrole et du gaz naturel). Si on veut un petit peu plus du prooduit y (en ordonnées), il faut renoncer à beaucoup de produit x (en abcisses).
Préférence
Préférence (ou « goût ») est un concept, utilisé en sciences sociales, particulièrement en économie. Plus généralement, il peut être vu comme une source de motivation
Par exemple, le bonheur est généralement préfére à la souffrance. De même, consommer plus d'un bien est généralement (mais pas toujours) préféré à en consommer moins.
En microéconomie, les préférences du consommateur sont modélisées grace à des relations de préférences.
Monopole
Le monopole (du grec monos signifiant « un » et polein signifiant « vendre ») est un terme d'économie qui désigne une situation de marché où il existe de nombreux acheteurs et un seul vendeur. Lorsque la situation est inverse, un acheteur pour de nombreux vendeurs, on parle de monopsone.
On utilise aussi ce terme lorsque que l'un des vendeurs domine le marché de manière très importante (par exemple Microsoft) notamment car l'accès est difficile et qu'il n'existe pas de substituts disponibles. Cependant, dans ce cas, on devrait parler d'oligopole.
L'accès est difficile soit à cause de causes externes comme des règlements du pouvoir soit des raisons internes qui vont de celles légitimes - car d'une meilleure efficacité - aux pires lorsque la complexité est une véritable attitude machiavélique.
Détermination des prix et quantité
Le monopole détermine le prix (price maker) alors qu'une firme en situation de parfaite concurrence prend le prix comme donné (price taker).
En concurrence parfaite, l'entreprise fait face à une courbe de demande horizontale. Au contraire le monopole fait face à une courbe de demande ayant une pente négative (si le monopole augmente son prix de vente, la demande baisse).
Cependant la demande et le prix sont liés: un prix élevé se traduit par une faible quantité vendue, et vice versa. Le monopole doit donc déterminer le couple prix-quantité (et non plus uniquement la quantité).
Monopole avec prix unique
Le cas le plus simple est lorsque le monopole fixe un prix unique, identique à tous les acheteurs.
Comme dans tout problème de microéconomie, le monopole cherche à avoir un profit maximum. La maximisation du profit se fait lorsque le coût marginal (C_m) est égal à son revenu marginal
(R_m): π(q) = RT(q) - CT(q)
La quantité optimale à produire (q_e) est déduite du programme de maximisation. Le prix de vente du monopole (P_e) est supérieur à son coût marginal. Donc le prix de vente ets plus élevé que celui prévalant sur un marché concurrentiel (Pc). La quantité produite est plus petite qu'en concurrence parfaite.
Monopole avec discrimination par les prix
La discrimination par les prix consiste à vendre un même produit à des prix différents selon le client. Exemples :
• billets de cinéma (étudiants, chômeurs, retraités...)
• billets d'avions (1re et 2e classes, classe affaire)
Si le monopole connaissait le prix maximum que chaque client est prêt à payer il pourrait discriminer entre chaque clients. Dans la réalité, le monopole dispose rarement d'autant d'information. Il discrimine par catégorie de consommateurs (étudiants, retraités...).
La différence par rapport au pêrmier cas est que le monopole s'accapare tout le surplus. Dans le cas de discrimination par les prix, les consommateurs n'ont plus de surplus. Paradoxalement, le monopole discriminat est plus efficace que le monopole pratiquant un prix unique...
• Il y aura toujours des monopoles inévitables, dont le caractère transitoire et temporaire ne se transformera en caractère permanent que sous l'effet de l'intervention des gouvernements. Friedrich Hayek
Monopole naturel
Un monopole naturel caractérise un secteur d'activité économique dans lequel une seule entreprise peut réellement exercer de façon efficente son activité et couvrir ses coûts. Il s'agit en général d'activité dont les coûts d'investissement (coûts fixes) sont tellement élevés qu'il ne serait pas raisonnable ni viable de les dupliquer pour permettre l'introduction de la concurrence. Un exemple évident : le tunnel sous la Manche.
Les exemple de monopoles naturels donnés généralement sont ceux des réseaux d'infrastructure : réseau ferroviaire, réseau routier et autoroutier, réseau de distribution d'eau, de gaz, d'électricité, ports, aéroports... ce peut être aussi des moyens rares : par exemple les fréquences électromagnétiques.
Cette situation donne un pouvoir exhorbitant à l'entreprise exploitante et justifie l'intervention des pouvoirs public, qui peut prendre diverses formes : exploitation publique, nationalisation, ou contrôle étroit de la gestion privé par l'intermédiaire d'un régulateur ou d'une autorité ad-hoc.
Lorsqu'il est possible de dissocier techniquement la gestion de l'infrastructure de celle des services rendus au client final, les libéraux, et c'est notamment le cas de la politique suive par l'Union européenne, pensent qu'il est possible de maintenir la première dans le cadre d'un monopole contrôlé et d'organiser la concurrence dans les services. Ce point est une application de la théorie des trois couches.
Par exemple, cela ne pose pas de difficultés dans le cas de l'exploitation des autoroutes. Celles-ci sont gérées soit par la puissance publique, soit par des sociétés privées dans le cadre de concessions, tandis que l'accès au services est ouvert à tous sans discrimaination. Ainsi les entreprises de transport routiers, concurrentes entre-elles, peuvent emprunter la même infrastructure.
Dans le cas des réseaux ferroviaire, la dissociation est plus délicate à organiser, car les liens entre les véhicules et la voie sont plus étroits que dans le cas des autoroutes, ne serait-ce que par l'impossibilité de fait de deux véhicules de se doubler. Il faut donc que dans ce cas, l'exploitation ferroviaire, c'est-à-dire l'organisation des circulations (graphiques de circulation, horaires, gestion des aiguillages et de la signalisation) soit aussi intégrée dans le monopole. C'est ce qui est organisé dans les différents réseaux ferroviaires européens, ce qui constitue une singularité de l'Europe, car dans le reste du monde les grands réseaux ferroviaires, qu'ils soient privés (États-Unis), ou publics (Russie) sont tous intégrés. Une deuxième difficulté réside dans la tarification. En effet, un service public peut pratiquer une pérequation tarifaire, c'est-à-dire pratiquer le même type de tarification quelque soit les coûts. Cette méthode permet notamment de participer à l'aménagement du territoire en ne défavorisant pas les zones rurales dans lesquelles les coûts sont plus élevés de par le moindre nombre de passager. Au contraire, une entreprise privée pratique une tarification correspondant à ces coûts, ce qui amène les entreprises ferroviaires privés à délaisser voir abandonner les zones rurales.
L'acheminement de l'électricité est plus complexe à gérer car l'électricité n'est pas stockable. Il est donc nécessaire d'équilibrer à chaque instant l'approvisionnement en fonction du besoin. Cela nécessite un organisme de régulation qui de toute manière préexistait mais dont la mission s'est considérablement complexifié. En France par exemple, cet organisme est RTE, une division d'EDF chargée de gérer en permanence l'équilibre du réseau.
Dans tous les cas, l'ouverture de l'accès des réseaux à plusieurs exploitants, de statut privé ou public, mis en concurrence, nécessite la mise en place d'une instance de régulation, parfois appelée « autorité », qui joue le rôle d'un arbitre et doit veiller en permanence que l'accès soit effectivement ouvert à tout exploitant habilité et qu'il soit équitable pour que la concurrence ne soit pas faussée. Ainsi pour le secteur de l'électricité a été créée en France la Commission de régulation de l'électricité (CRE).
Pour la gestion du monopole naturel, les économistes libéraux prônent le monopole privé, la plupart des autres un monopole public, mais tous reconnaissent la nécessité d'un contrôle public de sa gestion.